Atendre l’oreille, on pourrait croire que les services publics sont une plaie pour la France : ils seraient à la fois beaucoup trop coûteux et vraiment inefficaces. Tenir un discours comme celui-là, c’est oublier qu’ils sont un facteur essentiel de démocratie et un pilier du pacte social. Ils produisent et garantissent des droits, permettent de lutter contre les exclusions et les inégalités sociales, culturelles ou territoriales.
La crise économique et la montée des inégalités ont rendu sa légitimité à la nécessité des services publics. Malheureusement, la réponse du gouvernement est la pire qui soit : c’est une erreur de poser les questions financières comme unique motivation (Révision générale des politiques publiques en tête) en ignorant la cohésion sociale que doivent garantir les missions de service public. Le court-termisme politique a eu la peau du temps long du pacte social.
S'il faut repenser des services publics pour une société du XXIe siècle, leur raison d'être doit rester intacte : assurer la cohésion économique, sociale et culturelle pour lutter contre les inégalités. Mais cela doit se faire aussi dans un cadre européen. A l'heure où on parle de mobilité géographique des salariés et de sécurisation de leurs parcours professionnels, l'Europe doit être en mesure d'avancer dans la construction d'un droit du travail européen, mais aussi de penser harmonisation et continuité des services publics de santé, des transports et de l'énergie. A ce titre, l'espace