Comme son père, elle incarne «le racisme» et «l'intolérance». Mais, elle rassemble mieux que lui. Alors que toutes les personnalités politiques ou presque voient leur image s'effriter (lire page 16), Marine Le Pen élargit sa base sans renier les fondamentaux qui ont permis au FN de s'installer depuis trente ans dans le paysage politique. C'est ce que montre le sondage Viavoice pour Libération (1).
Un premier chiffre donne la mesure de l'élargissement de la base électorale du Front national : 13% des personnes interrogées souhaitent que Marine Le Pen «soit le prochain président de la République».«Ce score est en soi élevé», souligne François Miquet-Marty, directeur de Viavoice, «puisqu'il est supérieur aux 10,4% obtenus par Jean-Marie Le Pen lors de la présidentielle de 2007, et pas très éloigné du 16,9% qui l'avait conduit au second tour de la présidentielle en 2002». A la même question, Nicolas Sarkozy recueille un petit 24%, contre 69% qui ne veulent pas le voir élu. Il s'agit là de souhaits de victoire, pas d'intentions de vote.
«Crédible». La cote de popularité, c'est-à-dire la réponse à la question «avez-vous une opinion positive ou négative ?», est encore plus élevée : elle accorde 20% d'avis favorables à Marine Le Pen. Et à y regarder de plus près, ce potentiel de sympathisants est en train de s'élargir vers la droite classique et les catégories populaires. Un électeur UMP sur quatre (24% co