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Libération

Tunisie: le gouvernement français se défend, la gauche demande des comptes

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Embarrassé, l'exécutif avance notamment sa volonté de non-ingérence pour expliquer son lâchage tardif de l'ex-président tunisien Ben-Ali. La gauche dénonce une «diplomatie du cynisme».
Nicolas Sarkozy et le président tunisien Ben Ali à Tunis le 28 avril 2008 (© AFP Jacky Naegelen)
publié le 17 janvier 2011 à 12h29
(mis à jour le 17 janvier 2011 à 16h58)

Qui pouvait prévoir et comment se mêler de la situation d'un ex-protextorat? C'est la timide ligne de défense adoptée par Henri Guaino, ce matin, alors que la gauche continue de réclamer des comptes au gouvernement français pour son «insensibilité», sa «diplomatie du cynisme», ses «erreurs d'appréciation profonde» ou «sa piteuse marche arrière» après le soulèvement tunisien qui a conduit à la chute du régime Ben Ali.

Le ministre de la Défense, Alain Juppé, a tout de même ébauché un mea culpa en reconnaissant que les pays «occidentaux», considérant que la Tunisie était un pays «stable», avaient «sous-estimé l'exaspération de l'opinion publique tunisienne face à un régime policier» et «dictatorial».

«Pas à la France d’être le gendarme de la Méditerranée»

Concédant des «maladresses ous des incompréhensions», le conseiller spécial de Nicolas Sarkozy, sur RTL, justifie l'extrême prudence de Paris: «imaginez que la France intervienne dans les affaires d'un pays qui est un ancien protectorat français, qu'aurait-on dit?» Il juge «très difficile pour des gouvernements de ne pas tenir compte des situations de fait, de ne pas dialoguer, coopérer avec des gouvernements qui sont en place». «Ca n'est pas à la France d'être le gendarme de la Méditerranée», d'autant moins, ajoute Guaino, «