AThizy, le village du Beaujolais où il est né, où il vit encore, «où il est probable que je mourrai», complète-t-il, il passe des heures dans son potager. Michel Mercier fait de la politique comme il taille ses rosiers. Il bêche, bouture, greffe. Le nouveau garde des Sceaux pourrait créer une tomate qui griffe ou une rose à pépins : c'est un as pour concilier les positions contraires, le spécialiste de la tractation capable de faire passer à trois voix les lois mal emmanchées. A l'Assemblée, il défend à partir d'aujourd'hui celle, progressiste, de la garde à vue. Du fond de son fauteuil, Michel Mercier fait «pô, pô, pô», en remuant de la tête comme Raymond Barre. Il entend moins bien d'une oreille. «Ce qui lui permet de faire le sourd quand ça l'arrange», s'amuse une amie. Sénateur, chrétien, président du conseil général du Rhône, ex-trésorier du Modemmais nostalgique de l'UDF.
Il est la surprise du dernier remaniement. Deux heures avant le dévoilement du gouvernement Fillon, Jean-Louis Borloo claque la porte. L'Elysée doit trouver un centriste pour rééquilibrer son attelage. Michel Mercier, ministre de l'Espace rural qui devait prendre la porte, est rattrapé. Promu. «C'est un peu ça, Mercier : l'homme des concours de circonstances, témoigne Gérard Collomb, le maire de Lyon qui le pratique depuis trente ans. Il est devenu président du conseil général parce que les autres centristes étaient trop vieux.» Et député, car l'élu qu'il suppléa