La gauche peut-elle échapper au populisme ? Parce qu'elle a comme le souhaitait Jacques Brel «des rêves à n'en plus finir avec l'envie furieuse d'en réaliser quelques- uns». Et la première des idées populistes ne serait-elle pas l'égalité sociale ? Pour autant le populisme est un concept valise. Peut-on mettre sur le même plan, le péronisme argentin, les décembristes ou Herzen en Russie, Slobodan Milosevic, Hugo Chávez, le Front national français ? La négation de la réalité et la mystique du peuple comme totalité détenant seul la vérité sont des traits communs. Mais le «on doit faire payer les riches» n'est pas équivalent au «rêve» d'une France ethniquement pure. Il ne faut pas tout confondre.
L’hétérophobie, la xénophobie, l’islamophobie ambiante, cette peur de l’autre propre aux sociétés qui se recroquevillent sur elles-mêmes. Le parti pris protestataire à des fins électorales qui est la négation de l’intérêt général nécessaire au «vivre ensemble», ou la démagogie qui est un mensonge de masse promettant ce qu’on ne saurait tenir, utile à ceux pour qui le peuple n’est que du bétail électoral.
Voilà les dangers pour la gauche ! Dans un monde malade de ses promesses non tenues, où les nations semblent ne plus gouverner leur histoire, lorsque les hommes ne maîtrisent plus leur destin, réapparaissent les vieilles peurs, les fantasmes irrationnels. Peur de l’avenir, angoisse de l’inconnu, crainte d’une perte d’identité, nostalgie d’une grandeur évanouie. C’est alors que c