L’Alsace aime Sarkozy. Mais la réciproque n’est pas forcément vraie. Hier, le Président avait choisi une terre accueillante pour prononcer ses vœux à la France rurale : Truchtersheim, à côté de Strasbourg. Une petite ville qui, en 2007, avait voté pour lui au second tour à 70%.
De nombreux habitants avaient pour l'occasion décoré leur maison d'un drapeau français. Cela n'a pas empêché Sarkozy de commettre un malheureux lapsus, concluant une envolée par «et je ne dis pas cela parce que je suis en Allemagne !» Il s'est aussitôt repris en disant «en Alsace», mais le mal était fait. Après quelques sifflets, la salle a choisi d'en rire. Sarkozy en a profité pour s'en tirer par une pirouette : «C'est là que vous voyez que j'ai raison de m'investir dans le chantier de la dépendance…»
Quant aux relations du président et du monde agricole, elles tournent à la drague éhontée. En prélude, le Journal officiel avait publié le décret autorisant la circulation des camions de 44 tonnes pour le transport des céréales, une réclamation ancienne des syndicats. Et, avant son discours de vœux, Sarkozy avait choisi de faire le tour d'une exploitation laitière, soit sa huitième ferme visitée depuis les dernières régionales. L'occasion de flatter ceux qui, «génération après génération», ont «façonné et nourri ce pays».
Seul bémol dans cette démonstration d'amour, Sarkozy a un mal fou à s'approcher des vaches, contrairement à son prédécesseur. Mais l