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Libération
Analyse

Un fiasco qui s’est joué au Château

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Claude Guéant, qui gère le dossier tunisien, et l’Elysée ont minimisé la portée de la révolution.
publié le 19 janvier 2011 à 0h00

Au pays des droits de l'homme, il est des fiascos diplomatiques qui ne s'oublient pas. L'interminable soutien au régime de Ben Ali, puis le silence de Paris durant la révolte tunisienne constitueront sans doute un cas d'école intéressant pour les futurs diplomates. Hier encore, le gouvernement tentait de fournir des explications quant à son manque de clairvoyance et son appui tardif au processus démocratique en cours à Tunis. Après Alain Juppé, ministre de la Défense, qui lundi avait esquissé un début de mea culpa («Sans doute avons-nous sous estimé les uns les autres, le degré d'exaspération de l'opinion publique face à un régime policier et dictatorial»), c'est François Fillon qui s'est essayé à tenir un langage de vérité, hier à l'Assemblée : «L'histoire avance souvent plus vite que la diplomatie et nous en avons fait collectivement l'expérience lors de la chute de l'Union soviétique et de la réunification allemande. La révolution tunisienne nous le rappelle.» Une allusion à François Mitterrand, alors chef de l'Etat, qui avait manifesté de grandes réticences face à la réunification allemande. Puis qui avait démontré un piètre sens de l'histoire lors de la crise yougoslave, au début des années 90, en soutenant Belgrade et la Serbie face aux velléités d'indépendance slovènes, croates ou bosniaques. Autres temps, autres mémorables fiascos…

Chasse gardée. En concentrant les critiques sur elle et sa proposition de faire bénéficier les forces d