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Libération

Un ministre sur la défensive à l’Assemblée

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Otages . Alain Juppé a été auditionné par des députés sur la mort des deux Français au Sahel.
publié le 19 janvier 2011 à 0h00

«J'ai le sentiment d'avoir fait mon devoir, même si c'est extraordinairement difficile à expliquer à des familles qui sont dans la peine.» Hier, Alain Juppé a quelque peu fendu l'armure en revenant, devant les commissions des affaires étrangères et de la défense de l'Assemblée nationale, sur la mort des deux otages français enlevés par Al-Qaeda au Maghreb islamique (Aqmi). Le ministre de la Défense a même dit comprendre «la révolte des amis» des deux victimes qui ont appelé à sa démission dans une lettre ouverte la semaine dernière.

Depuis l’échec de l’opération des forces françaises visant à libérer Antoine de Léocour et Vincent Delory, le 8 janvier, les autorités n’en finissent plus de s’expliquer sur le déroulement des faits et sur les circonstances de la mort des deux jeunes otages. Alain Juppé a indiqué que Vincent Delory avait reçu cinq balles de kalachnikov, une arme dont les forces françaises ne sont pas dotées. L’enquête en cours devra toutefois déterminer, a reconnu le ministre, s’il est mort d’une rafale d’arme automatique ou dans l’incendie du véhicule où il se trouvait durant les combats.

Après une période de deuil et de consensus, les critiques se font entendre. Interrogée par le Monde, Marie-Pierre Allié, présidente de Médecins sans frontières (MSF), dont les équipes interviennent au Niger, s'inquiète : «Il semble que la nouvelle politique de la France tende à faire prévaloir la fermeté à l'égard d'Aqmi sur la volonté de préserver