Le même terrain. Mais chacune son style. Alors que la veille, sa meilleure rivale, Martine Aubry, était partie à la reconquête de l'électorat ouvrier, avec une studieuse visite de PME industrielles innovantes en Haute-Normandie, Ségolène Royal a tiré sur la corde compassionnelle, hier dans le bassin minier du Pas-de-Calais. «Au milieu des Français, ceux qui se sentent abandonnés, marginalisés, qui n'ont pas le droit à la parole, victimes des bas salaires et du chômage et qui ont envie que les choses enfin changent.»
Convivialité. A Bully-les-Mines, le ton est donné d'emblée avec un dépôt de gerbe devant le monument à la mémoire des mineurs de la «compagnie de Béthune» tués pendant la Grande Guerre. Mais attention : «Ça n'a rien d'un lancement de campagne», assure, contre toute évidence, celle qui s'est déclarée candidate à la primaire il y a près de deux mois. «C'est une visite amicale prévue de longue date…» Séquence convivialité au foyer Jules-Guesde pour le troisième âge : quatre hommes, 72 femmes, dont Claudine, la présidente : «Par ici, y a pas grand-chose qui se passe. On n'a pas souvent des personnalités…» Après une distribution de mignardises, Ségolène Royal, à peine sortie, hausse le ton contre «la cupidité»,«l'avidité» et «l'argent qui dégorge des banques».
Travaux pratiques le soir, au centre sportif Pierre-Mauroy. Quelques élus et parlementaires PS sont là. Mais la patronne de la fédéra