Il n’y a pas que les économistes de gauche à réfléchir au concept d’impôt juste. Chez les politiques de droite, aussi, on débat ouvertement depuis que Nicolas Sarkozy a annoncé son intention de réformer, en 2011, la fiscalité du patrimoine. Avec la possibilité de supprimer le bouclier fiscal, devenu un boulet pour la majorité, et l’Impôt de solidarité sur la fortune, un symbole de gauche. Et, même si les questions sont techniques, on n’hésite pas à s’écharper entre députés et ministres.
Plus-value. Dernier exemple en date, la polémique suscitée par Jérôme Chartier, député UMP du Val-d'Oise. Chargé par Jean-François Copé de réfléchir à une convergence entre les systèmes fiscaux allemands et français, Chartier est revenu en début de semaine avec un rapport de 150 pages doté d'une proposition qui a fait «scandale». Pour remplacer en partie l'ISF actuel, il envisage d'imposer la plus-value immobilière réalisée sur la vente de sa résidence principale si la valeur de cette dernière est supérieure à 1,2 million d'euros. Il a immédiatement été assailli par les principaux leaders la majorité. «Je suis très réservé, pour ne pas dire hostile, face à ce genre de mesure, et j'en fais une question de principe, a lancé Christian Jacob, le patron des députés UMP. La résidence principale n'est pas un bien comme les autres. On n'est pas sur de la spéculation, mais sur ce qui se construit toute une vie et que l'on a à cœur de pouvoir transmettre à ses enfants.»