«Je n'ai pas changé…» chantait Julio Iglesias. Si, en 2012, Nicolas Sarkozy se risque à entonner le même refrain, il risque d'être peu crédible. Depuis 2007, le chef de l'Etat multiplie les revirements sans chercher vraiment à se justifier. Homme de la «rupture» et de l'hyperprésidentialisation, il se veut aujourd'hui «protecteur» et en retrait. Libéral promettant des baisses d'impôts et une réduction du déficit, le voilà transformé depuis le début de la crise en critique en chef du capitalisme, n'hésitant pas à dépenser sans compter les deniers de l'Etat. Quant à celui qui surfait l'année dernière sur les idées du Font national en organisant un débat sur l'identité nationale ou en lançant des formules sur l'immigration cause de l'insécurité, il a disparu. Son entourage, il est vrai, s'est rendu compte que cela faisait fuir les électeurs centristes…
Tout se passe comme si Sarkozy misait sur l'amnésie des Français pour s'en sortir. Sur la plus emblématiques de ses réformes qu'il s'apprête à renier - le bouclier fiscal -, il se garde bien d'une explication. Pourtant, depuis la campagne 2007 jusqu'à l'été 2010, il a défendu bec et ongle le principe de ne pas payer au fisc plus de 50% de ses impôts, au nom de la «justice». Et, sans aucune autre forme de justification que celle d'arriver à faire «converger» les fiscalités françaises et allemandes, le voilà qui se prépare à un complet changement de pied. Que dire par ailleurs de sa formule choc «trava