A Truchtersheim (Bas-Rhin), mardi dernier ne fut pas un grand jour pour le commerce. «Beaucoup de gendarmes, mais peu de clients», résume-t-on à la pharmacie. Pour présenter ses vœux au monde agricole, Nicolas Sarkozy avait choisi cette commune de 3 000 habitants, au cœur de terres fertiles autrefois surnommées le «grenier à blé» de Strasbourg. Rues barrées et interdiction de stationnement dans une partie de la commune ont fait flancher les chiffres d'affaires. Au tabac-presse, «moins 50%» par rapport à un mardi ordinaire. Christian, patron d'une boutique d'informatique, a préféré garder porte close. Il peste contre le dispositif de sécurité : «C'est énorme, un vrai foutage de gueule !» Un de ses amis a dû rebrousser chemin face aux gendarmes sur la route de Mittelhausen : «Il aurait fallu que je laisse la voiture et que je marche 2 km. N'importe quoi !»
La rue bruisse de rumeurs. A Mittelhausen, où Sarkozy a visité une exploitation, l'Elysée aurait ordonné qu'on répande du gravier pour qu'il ne se salisse pas les pieds. Faux, assure l'agriculteur, Matthieu Goehry, «fier et ému» d'avoir «représenté la région et la profession» : «On a mis du gravier, mais c'était spontanément et à nos frais. C'était un honneur de le recevoir, ça fait partie du bon accueil.»
A Truchtersheim, la gendarmerie aurait contraint à la fermeture le centre médical proche de la salle polyvalente, où 1 800 invités ont assisté au discou