Pas facile d’être un outsider. Le plus important, dans cette délicate position, est d’y croire. Et c’est avec une inébranlable foi en lui-même qu’Arnaud Montebourg a entamé sa longue marche vers l’investiture socialiste, hier à l’occasion d’une première escapade dans l’Hérault. Sur les terres de feu Georges Frêche, dont il avait été l’un des contempteurs les plus virulents.
Mais à Montpellier comme ailleurs, tout le monde ne se lève pas pour le candidat Montebourg. Du moins, pas encore. «Ségolène Royal, en 2006, rassemblait sur un certain nombre d'ambiguïtés, temporise l'intéressé. Là, c'est plus lent, mais aussi plus solide.» Car le député de Saône-et-Loire en est persuadé : «C'est la boule de neige qui commence !»
Premier rendez-vous avec la maire de Montpellier, Hélène Mandroux. Et premier bémol. «Arnaud est un ami, qui est à mes côtés», lâche poliment madame la maire. Mais l'essentiel, pour elle, est ailleurs : «Je soutiens la candidature de Martine Aubry, tout le monde le sait.» A peine monté dans la voiture, l'intéressé, lui, évacue : «Elle la soutient jusqu'au jour où Martine Aubry n'est plus candidate !» Et d'entonner, guilleret, le Toréador de Carmen.
Le mouvement, à en croire Arnaud Montebourg, serait irréversible. Irrésistible. Sa candidature serait aujourd'hui soutenue par un millier de «volontaires», qui animeront sa campagne. Après le soutien de Christiane Taubira - «700 000 voix en 2002»