Jean-Luc Mélenchon, candidat à l’investiture du Front de gauche pour la présidentielle, se défend d’être là pour faire perdre la gauche et renvoie le reproche de machine à perdre aux socialistes.
Que répondez-vous à ceux qui vous accusent de diviser la gauche ?
La question est absurde. Autant dire que personne d’autre qu’un socialiste ne peut être candidat. Or c’est impossible. Les problèmes d’orientation qu’il y a avec eux doivent être tranchés par le vote du peuple. Les socialistes ne veulent pas débattre du fond, leur chantage au vote utile a déjà fait perdre la gauche trois fois.
Comment votre candidature peut-elle alors faire gagner la gauche ?
Si j’arrive, avec le Front de gauche, à créer un élan, on aura une capacité d’entraînement. Si je n’y parviens pas et que le PS choisit le directeur général du FMI comme candidat, l’élection est compromise.
Pourquoi cette obsession sur la personne de Dominique Strauss-Kahn ?
C’est une question d’orientation de la gauche. DSK incarne tout ce qui a conduit la gauche à sa perte en Europe !
Mais sa candidature ne vous ouvrirait-elle pas un espace supplémentaire à gauche ?
Peut-être, mais le but de l’opération n’est pas la conquête de parts de marchés. C’est de faire gagner la gauche en 2012. Dominique Strauss-Kahn représente une ligne libérale. Sa candidature ne pourra pas rassembler la gauche et écartera bon nombre de gens de l’élection.
Pourquoi dénigrez-vous les primaires du PS en parlant de «PMU politique» ?
Car je suis en désaccord total avec cette méthode. Elle conduit les gens à choisir un candidat et un programme d’après ce que disent les sondages. L’ajustement se fait sur la personne qui pose le moins de problèmes et provoque un nivellement par le bas : le tarif minimum politique. On a vu où cela nous a menés la dernière fois ! En Italie, le résultat a été la liquidation de la gauch