Secrétaire national du PS chargé des questions internationales, Jean-Christophe Cambadélis connaît bien Jean-Luc Mélenchon, qu’il côtoyait déjà dans les années 70 à l’Unef. Il soutient la candidature de Dominique Strauss-Kahn.
Mélenchon peut-il faire perdre la gauche?
Il essaie en tout cas de faire perdre le PS. Il a encore récemment rappelé quel était son objectif : réduire le Parti socialiste. Son objectif stratégique n’est pas principalement de battre Sarkozy, mais bien de faire obstacle au candidat du PS. Et pour cela, il appelle à la rescousse tous les poncifs antisocialistes, qui seraient des affameurs du peuple, qui ont assassiné Rosa Luxemburg, et j’en passe.
Il cible surtout Dominique Strauss-Kahn.
Il est en tout cas bien plus virulent quand il parle de Dominique Strauss-Kahn que quand il parle de Nicolas Sarkozy. Jean-Luc Mélenchon n’a qu’un seul objectif : recomposer la gauche autour de sa propre personne. Ce n’est pas le sujet de la France. Cela dit, il fait tout pour conspuer le PS, le critiquer. Mais en même temps, il garde au mur le portrait de François Mitterrand et il explique que le gouvernement de Lionel Jospin, auquel il a appartenu, était le plus à gauche que la France ait connu. Pour cela, il lui sera beaucoup pardonné.
Ces querelles de famille ne risquent-elles pas de tirer toute la gauche vers le bas?
Jean-Luc Mélenchon est un vrai politique. Il a parfaitement intégré que Marine Le Pen était en dynamique sur une orientation nationale populiste. Et il ne lui a pas échappé qu’Olivier Besancenot, dans la plupart des sondages, le devançait de deux points, en général à 7% contre 5% d’intentions de vote. Alors il a décidé de