Ils n'avaient jamais eu l'occasion de débattre ensemble. Pas une seule fois depuis les bancs de l'ENA d'où ils sont sortis ensemble en 1980 de la promotion Voltaire. Vendredi, Ségolène Royal et Dominique de Villepin étaient assis face à face à la même table en ouverture des Etats généraux du renouveau organisés à Grenoble par Libération en partenariat avec Marianne jusqu'à dimanche. Ils devaient originellement venir plancher une heure trente sur la question : «2012, un nouveau souffle pour la République». Ils ont chacun choisi d'en faire un peu plus. Donnant l'un et l'autre à leur déplacement les manières de premiers mouvements de campagnes électorales.
Statut. Pour Dominique de Villepin, TGV avec cohorte de journalistes, visite d'entreprise, balade en tram et visite du musée de la Résistance. Pour Ségolène Royal, visite de terrain avec le maire (PS) de Grenoble, Michel Destot, et rencontre avec des acteurs sociaux dans le quartier encore meurtri de la Villeneuve. «2012», donc, évidemment. «Un nouveau souffle pour la République» ? Pas le même en tout cas. Les deux anciens camarades ont beau se ménager mutuellement d'une franche courtoisie et s'acoquiner d'un commun et omniprésent ennemi - Nicolas Sarkozy -, leur statut de précandidats à la présidentielle les oblige à poser les contours de ce qui les séparera dans la course qui commence.
A ce jeu qui n'en est pas un, Royal se montre particulièrement attentive à marquer les frontières entre dro