Elle aime à répéter qu'elle passe les étapes les unes après les autres. Mais à dix mois de la primaire socialiste, la gestion du calendrier se révèle chaque jour un peu plus délicate pour Martine Aubry. La preuve hier au rassemblement des secrétaires de section du PS, où la première secrétaire, «tournée vers l'avenir», lançait la mobilisation de l'appareil pour les échéances de l'année 2011 devant quelques centaines de cadres du parti. Mais ceux-ci, davantage que pour les cantonales de mars, n'avaient d'yeux que pour la primaire d'octobre. A l'image d'un appareil qui, dans les mois qui viennent, va sentir la compétition interne inexorablement monter en lui. Un haut cadre de la rue de Solférino résume : «Il faut faire vivre ce parti dans son agenda propre alors que toute la tension va être focalisée sur la question du candidat. Ça va être très long. En ce moment, les jours comptent triple…»
«Bouclier». Bien sûr, rien de plus naturel dans un parti d'élus, il a beaucoup été question hier des cantonales, «la dernière échéance électorale» avant la mère de toutes les batailles. «Pour nous, c'est un rendez-vous essentiel», a martelé Martine Aubry. La patronne du PS, qui espère à cette occasion ajouter quelques départements aux 58 que dirige déjà sa formation, mise sur une campagne en trois mouvements. D'abord, un «contrat socialiste pour les départements», qui reprend la thématique du «bouclier social» antigouver