Et maintenant, les choses sérieuses commencent. L’empereur des sondages voit pour la première fois son empire s’effriter. Dans les plus récentes enquêtes d’opinion, l’étoile de Dominique Strauss-Kahn pâlit légèrement. Certes, sa position reste de loin la plus enviable. Le directeur général du Fonds monétaire international demeure dans l’esprit des Français celui des dirigeants socialistes qui possède le caractère et l’envergure naturelle d’un président de la République.
Il passe pour le plus compétent, le mieux préparé, le mieux fait pour la charge suprême. C’est à lui que les citoyens souhaitent le rôle le plus marquant dans l’avenir. Aucun de ses concurrents virtuels ne peut actuellement rivaliser avec lui sur ce terrain. Reste que l’érosion de sa cote devient le fait nouveau, d’autant plus que Martine Aubry, François Hollande et, loin derrière, Ségolène Royal, consolident leurs positions. La distance diminue. Dominique Strauss-Kahn continue à faire la course en tête mais le peloton se rapproche.
Les motifs de ce coup de frein n’ont rien de mystérieux. Les Français et en particulier les électeurs de gauche se lassent de la course d’attente qui oppose les principaux prétendants socialistes. Ils considèrent que Dominique Strauss-Kahn en porte la responsabilité. Ils savent bien que ses fonctions actuelles lui interdisent absolument de dévoiler ses intentions : il serait obligé de démissionner sur le champ. En pleine crise des dettes souveraines, alors que l’instabilité du Proch