Pour Michèle Alliot-Marie, tout cela ne serait que du «MAM bashing». Rien d'autre. Et hors de question pour elle d'envisager une démission. Après avoir proposé, en pleine révolution tunisienne, le «savoir-faire» français dans le maintien de l'ordre au président Ben Ali - alors encore en poste -, voilà la ministre des Affaires étrangères embarquée dans une histoire d'avion qui fait tanguer davantage sa belle stature gaullienne. En vacances en Tunisie entre Noël et le jour de l'an, Michèle Alliot-Marie et son compagnon, Patrick Ollier, ministre des Relations avec le Parlement, ont voyagé à bord du jet privé d'un homme d'affaires, Aziz Miled, proche du dictateur déchu, pour rejoindre Tabarka, à l'ouest du pays. La révélation du Canard enchaîné d'hier embarrasse un peu plus une ministre d'Etat laissée depuis deux jours étrangement seule en défense.
Mardi soir, devant un groupe de journalistes reçus dans son gigantesque bureau du Quai d'Orsay, la chef de la diplomatie débute son opération déminage. Pendant quelques dizaines de minutes son téléphone portable sonne dans le vide, discret écho des bouleversements qui affolent la diplomatie mondiale. La ministre est formelle : elle n'a strictement rien à se reprocher. Et dénonce une mode passagère entretenue, selon elle, par une presse malveillante. «Je paie mes billets d'avion, jure-t-elle. Et je paie aussi les hôtels où je passe mes vacances, comme beaucoup de Français. Car il se trouve que je