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Libération
Reportage

Sous terre, Eva Joly verdit

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Au côté de José Bové, dans le Larzac vendredi, l’ex-magistrate a tenté de séduire les écologistes.
Les députés européens Europe-Ecologie, José Bové et Eva Joly sortent de la grotte de Labeil après une visite, le 4 février 2011 à Lauroux (© AFP Eric Cabanis)
publié le 5 février 2011 à 0h00

Non, sa précampagne n'est pas une usine à gaz. Encore moins à gaz de schiste. Vendredi midi. Eva Joly, candidate déclarée d'Europe Ecologie-les Verts (EELV), rencontre des militants au restaurant de la Gare aux ânes, à Nant (Aveyron) sur le plateau du Larzac. Sur les terres de José Bové pour exiger «l'abrogation immédiate» des arrêtés d'exploration de ce gaz piégé dans la roche.«Signés par Borloo juste avant son départ du ministère de l'Ecologie», s'étrangle le leader paysan. «Faire exploser du schiste sur le Larzac pour libérer du gaz en empoisonnant les nappes phréatiques avec des produits chimiques et en créant des trous tous les 200 mètres c'est de la folie !» s'enflamme Joly.

Voilà donc l'ex-juge de l'affaire Elf au côté du démonteur du McDo de Millau devenu eurodéputé comme elle. «Prête à descendre au centre de la terre», plaisante Bové. Objectif pour l'ancienne magistrate : «écologiser» son profil et faire taire les critiques qui se multiplient dans les rangs d'EELV sur son unique posture de juge d'instruction. Tandis que les partisans de Nicolas Hulot au sein d'EELV mènent une guérilla interne pour retarder la primaire de désignation de juin à septembre dans l'attente de la décision de l'animateur d'Ushuaïa, Eva Joly pâtit d'un soutien plus ou moins ambigu des leaders du nouveau parti. Daniel Cohn-Bendit et José Bové la soutiennent «pour l'instant», disent-ils, car elle est «la seule candidate écologiste citoye