Elle s'éclate au Sénégal. Prendre de la hauteur, mais aussi du bon temps : telle est la philosophie du déplacement de Martine Aubry à Dakar. Qu'elle a ainsi théorisée : «L'Afrique me rappelle toujours où est l'essentiel par rapport à de petits problèmes, des petites querelles.» C'est donc son continent noir à elle, celui qui gagne, que la patronne des socialistes, habituée notamment du Mali, du Bénin et du Burkina Faso, a entrepris de mettre en valeur pendant ces cinq jours de visite. Une escapade politique, organisée autour du Forum social mondial (FSM).
Jean-Christophe Cambadélis, secrétaire du PS à l'international, résume : «Elle ne vient pas en touriste. Il y a une dimension personnelle. Ce voyage permet à Martine de déployer sa passion de l'Afrique en même temps que les positions du PS.» Elle n'a pas endossé le boubou, mais le cœur y est. Car Martine Aubry, qui refuse de «regarder l'Afrique avec compassion», sait ce qu'elle veut.
David Lebon, son directeur de cabinet adjoint, chargé de l'organisation du périple, résume : «Attirer l'attention sur les potentialités de l'Afrique, et arrêter les images d'Epinal». Et côté image, «très sensible à la distance qu'on est susceptible de mettre avec les Africains», la première secrétaire refuse la berline noire de marque chinoise que lui prêtait la mairie. Ou, pour la marche d'ouverture du FSM dimanche, de s'entourer d'un service de sécurité. Du coup, à un coin de rue, elle a rencontré Pi