Maudites révolutions. Tandis que le monde arabe chasse ses dictateurs et explore la démocratie, la France découvre les petits secrets de vacances de ses gouvernants. Après le jet privé survolant le peuple révolté pour déposer Michèle Alliot-Marie et Patrick Ollier sur une délicieuse oasis tunisienne, le Canard enchaîné raconte ce matin l'excursion égyptienne de la famille Fillon jusqu'au temple d'Abou Simbel, à bord d'un appareil prêté par Moubarak. La liste n'est sans doute pas close : quand ils séjournent à l'étranger, les ministres de la République ne sont manifestement pas regardants sur les cadeaux de leurs hôtes.
«éthique». Hier, plusieurs leaders de l'opposition ont très vivement réagi. «J'apprends avec consternation que les vacances privées du Premier ministre en Egypte ont été financées par le président Moubarak; décidément, on voit jour après jour combien le gouvernement a perdu le sens de l'esprit public», s'est indigné Martine Aubry, numéro un du PS, en visite hier au Forum social de Dakar.
Pour Benoît Hamon, porte-parole des socialistes, «il y a manifestement un grave problème d'éthique collective et personnelle du gouvernement». Certains se montraient toutefois beaucoup plus prudents, à l'image d'André Vallini, député PS de l'Isère. «Si le Premier ministre a été l'invité du président Moubarak, pendant un jour ou deux, je ne considère pas cela comme scandaleux. Cela ne me choque pas énormément.»
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