D'estrades en déclarations solennelles, Nicolas Sarkozy en a fait serment : avec lui, le temps de «la République irréprochable» est advenu. «Je veux que vous ayez totalement confiance dans vos élus, dans votre démocratie car c'est la force des grandes nations», martelait en 2007 le candidat à l'élection présidentielle.
Résumons maintenant les congés de Noël au sommet de l’Etat, sur fond d’ébullition dans le Maghreb. Le président de la République se rend au Maroc où il bénéficie de l’hospitalité et des largesses du roi Mohammed VI. Le Premier ministre, François Fillon, en villégiature en Egypte, profite gracieusement de l’hébergement et de l’avion mis à sa disposition par le président Moubarak pour mieux goûter, en famille, aux délices des temples d’Abou Simbel. Quant à Michèle Alliot-Marie, ministre d’Etat et chef de la diplomatie française, elle effectue, en famille elle aussi, non pas un mais deux vols à bord du jet privé d’un milliardaire lié au clan Ben Ali, alors que la Tunisie s’embrase.
Grand train. On comprend mieux dès lors pourquoi MAM, prise dans une tornade médiatique, depuis une semaine n'a jamais vraiment redouté que le chef de l'Etat puisse la contraindre à la démission comme le réclame l'opposition ainsi qu'une partie de la majorité révoltée, mezza voce.
Dans l'opinion publique, de telles pratiques ne passent plus. Certes, elles n'ont rien de nouveau. François Mitterrand et certains de ses ministres qui menaient grand