Menu
Libération

Nicolas Sarkozy en habit d’Arlequin

Article réservé aux abonnés
publié le 10 février 2011 à 0h00

Nicolas Sarkozy joue très gros ce soir. L’émission de TF1 à laquelle il est invité constitue en effet la principale occasion d’ici à l’été de renouer avec les Français le fil d’un dialogue interrompu. En théorie, l’exercice s’y prête, c’est d’ailleurs pour cela qu’il a été choisi. Débattre avec des «vrais gens» des problèmes concrets de ses concitoyens, c’est pour un chef de l’Etat le moyen le plus efficace de rapprocher l’univers du pouvoir de celui des électeurs. Depuis Valéry Giscard d’Estaing, tous ses prédécesseurs se sont d’ailleurs pliés à un moment ou à un autre, généralement quand tout allait mal, à ce rituel coopératif. Nicolas Sarkozy l’aborde cependant avec deux handicaps spécifiques. L’un va de soi : la polémique fracassante qui l’oppose aux magistrats et la controverse tragicomique suscitée par les sorties de route à répétition de la marmoréenne Michèle Alliot-Marie vont immanquablement polluer son intervention. Il lui faudra argumenter, plaider, se débattre, étaler ses dossiers. Du temps perdu et de l’image brouillée dans sa tentative de reconquête des esprits.

Il existe cependant une autre difficulté, beaucoup plus complexe, beaucoup plus pernicieuse : à l’occasion de ce rare exercice, Nicolas Sarkozy devra en effet tenter de recomposer l’unité d’une image personnelle fragmentée, voire éclatée. Le président de la République aborde sa rencontre télévisée avec les Français en habit d’Arlequin, la soie et le cachemire de son costume officiel découpés en losanges