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Analyse

Le Président tente le retour au «pays réel»

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Maintenant son émission malgré la situation égyptienne, le chef de l’Etat s’est adressé à son cœur de cible.
publié le 11 février 2011 à 0h00

Maintenir une émission politique à une heure de grande écoute au moment où le pouvoir du vieux raïs d’Egypte vacille, voilà un pari audacieux. Que Nicolas Sarkozy et ses communicants assument. Une boulette de plus ? Peu probable. Embarqué depuis le début de l’année dans une délicate opération de reconquête de l’opinion, le chef de l’Etat n’a pas laissé passer l’occasion, hier soir sur TF1, de s’adresser directement à 8 millions de Français sans doute plus intéressés par les questions de vie quotidienne que par le séisme politique des bords du Nil. Finalement, c’est donc à son cœur de cible que Nicolas Sarkozy a pu délivrer son message.

Sondages. Les «reprises» dans les journaux seront faibles, les éditoriaux moindres et les commentaires réduits à la portion congrue : et alors ? Pour le chef de l'Etat, l'heure n'est plus à saturer l'espace médiatique. Scotché tout en bas dans les sondages, il s'est lancé dans une démarche besogneuse consistant chaque semaine à s'adresser - via des tables rondes en province - à des catégories ciblées de la population. L'objectif, comme hier soir, est de se poser tout à la fois en président «protecteur» et en «modernisateur» du pays. D'expliquer le sens de ses réformes, de faire valoir son bilan et de promettre - faute de résultats sur l'emploi - des lendemains meilleurs. «Si on veut défendre la France telle que nous l'aimons, il faut accepter de changer», a-t-il résumé.

En parallèle, Nicolas Sarkozy est persuadé qu'il n