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Libération

«Les élus locaux face à des mines renfrognées»

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Questions à Claudy Lebreton Président (PS) de l’assemblée des départements de France
publié le 11 février 2011 à 0h00

A sept semaines des cantonales (les 20 et 27 mars), mauvaise nouvelle pour les élus locaux : ils ne sont plus épargnés par la défiance qui touche la classe politique, comme l'a démontré une étude publiée par le Cevipof (Libération d'hier).

Ressentez-vous cette défiance ?

Je la vois tous les jours sur le terrain. On la ressent même physiquement. Avant, dans les grandes réunions, on était accueilli chaleureusement par la foule, avec des applaudissements. Désormais, on affronte de plus en plus souvent des mines renfrognées, des visages hostiles. Il y a même une forme de violence qui se dégage. C’est le produit de la crise socio-économique et du chômage. Et puis les gens ont une claire compréhension du transfert de compétences de l’Etat vers les collectivités. Mais ils savent que les moyens financiers n’ont pas été mis. Ils ont peur que pour compenser, on ponctionne leurs porte-monnaie à l’échelle du département.

Comment regagner cette confiance avant les élections ?

Il faut faire preuve d’humilité face aux limites de notre action, ne pas promettre la lune quand on n’agit qu’à l’échelle départementale. En même temps, sans les conseils généraux, une grande partie des prestations d’aide sociale ne serait pas financée. Les gens le savent. On a réussi notre mission, mais ils s’interrogent : «En seront-ils encore capables demain ?»

Cette perte de crédit est-elle de mauvais augure pour les prochaines cantonales ?

Le risque majeur est celui de l’abstention. Ça va être une grande bataille pour mobiliser les électeurs avec des mesures concrètes. Pour la gauche, c’est aussi un test national sur sa capacité à faire des alliances. C’est la seule stra