Pierre Moscovici, député (PS) du Doubs et proche Dominique Strauss-Kahn, dénonce une «une volonté de détruire» de la part de la droite.
Que pensez-vous des récents propos des responsables de droite à l’encontre de DSK?
Il y a eu ce week-end une offensive dont on peut difficilement imaginer qu'elle n'a pas été concertée, et qu'elle ne vient pas de l'Elysée et du siège de l'UMP. Dans la bouche de François Baroin, sur le thème - banal et contestable - de l'intérêt du FMI et de la France de conserver son dirigeant. Mais aussi avec, dans la bouche de Pierre Lellouche et de Christian Jacob, des paroles extrêmement virulentes sur la gauche «libérale», «ultracaviar», ou encore le candidat qui n'est «pas le candidat des terroirs». Cette formule fait furieusement penser à la thématique pétainiste de «la terre qui ne ment pas». C'est une rhétorique proche de celle des années 30, des dénonciations classiques de la droite sur le «parti de l'étranger». Je vois dans tout cela une perte de sang-froid liée au fait que Dominique Strauss-Kahn est le candidat le mieux placé pour l'emporter en 2012, et au ratage de l'émission télévisée de Nicolas Sarkozy. Une volonté de détruire. Cette manœuvre, qui vise à salir et discréditer, rejoint certaines attaques populistes. C'est un front curieux qui se met en place.
Nicolas Sarkozy n’a-t-il pas lui aussi été l’objet d’attaques similaires en 2006-2007?
Ces attaques ne venaient pas de la gauche mais de l’extrême droite. On peut attendre de la droite républicaine qu’elle n’utilise pas des thématiques national-populistes, avec lesquelles Pierre Lellouche et Christian Jaco