C’est une défense à faire pâlir les spécialistes de la communication de crise. Depuis les premières révélations sur ses vacances en Tunisie, Michèle Alliot-Marie se justifie avec une maladresse incommensurable. Ses explications sont démenties en quelques jours, et la succession de versions contradictoires les rend ridicules. Rappel.
«Victime». Dans un premier temps, la presse mentionne juste les vacances de la ministre des Affaires étrangères en Tunisie, au moment des premières émeutes, et les met en parallèle avec sa proposition de former la police du régime. «Comme des millions de Français, je vais en Tunisie. Voilà tout», répond-elle alors.
Quelques jours tard, cela se corse. Le Canard enchaîné révèle que son compagnon, Patrick Ollier, ses parents nonagénaires et elle ont fait une partie de leur voyage en jet, grâce à un proche de Ben Ali. Pas vraiment le mode de transport usuel des Français. La ministre rode alors son argumentation : le propriétaire du jet, Aziz Miled, n'est pas «membre du clan Ben Ali», mais plutôt une «victime», «spoliée» par la famille au pouvoir. Ensuite, ce dernier est un «ami de longue date», et c'est un concours de circonstances qui l'a fait monter dans son avion. «A mon arrivée à Tunis, un ami qui se rendait à Tabarka avec son avion nous a proposé de faire le vol avec lui plutôt que de faire les deux heures de voiture comme prévu, détaille-t-elle. Il n'a pas mis son avion à