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Libération
EDITORIAL

Cavalier

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publié le 18 février 2011 à 0h00

«Je veux être le meilleur cavalier de Vienne, le meilleur amant d'Autriche et le meilleur économiste du monde.» Il y a bien chez DSK quelque chose de Joseph Schumpeter, ce génial théoricien du début du siècle dernier, dont il cite volontiers ce vœu amusé. Habité par une ambition majuscule, il fut ministre des Finances dans un gouvernement socialiste avant de présider une banque privée…

DSK rêve, le doute n'est plus permis, d'un destin national. A Washington, l'affaire semble entendue : le managing director du FMI est le grand gagnant de la crise. Il a sauvé une institution aussi décriée que moribonde. Mieux, il l'a rendue indispensable dans un monde aussi interconnecté et vulnérable. A Paris, il ne faut pas s'y tromper, cette réussite personnelle n'offre aucune certitude. Dans une France déboussolée et inquiète de son déclassement dans le jeu des puissances, DSK peut certes jouer de sa nouvelle stature, rassurante, et de son aura internationale. Mais à gauche, ses adversaires auront beau jeu d'affirmer qu'il n'a pas été un patron en rupture du FMI. A bien des égards, le job n'est d'ailleurs ni de droite, ni de gauche, mais celui d'un très haut fonctionnaire international. N'en déplaise à certains de ses partisans, DSK ne pourra pas faire l'économie d'une campagne longue, d'une vraie confrontation avec le pays et ses rivaux des primaires. A gauche, rien n'a vraiment bougé depuis la fin des années Jospin. L'ambiguïté doctrinale demeure la règle. Tout reste à i