Le débat sur la laïcité, souhaité par Nicolas Sarkozy, suscite la prudence, voire l'indignation chez certains membres de la majorité. Pour mémoire, l'UMP a accepté d'organiser, à la demande du président, un débat sur l'exercice des cultes en France, en singularisant l'islam. Une convention thématique est prévue par le parti présidentiel le 5 avril.
Le ministre de la Défense
Alain Juppé
a réaffirmé jeudi qu'il fallait procéder à un «
cadrage»
du débat sur la place de l'islam en France
«avant de se lancer dans cette discussion qui risquerait de déraper».
«C'est une question que se posent les Français, mais si ce débat n'est pas maîtrisé et encadré (...) il peut déraper. Parce qu'il y a ici ou là, dans certains secteurs de la société française un sentiment d'islamophobie et de rejet de l'étranger qui est manifestement exploité par le Front national», a-t-il fait valoir sur France Inter.
«Ca, c'est dangereux, parce qu'aujourd'hui il faut essayer de rassembler et pas de diviser», a ajouté le maire UMP de Bordeaux.
Alain Juppé a été l'un des premiers membres de la majorité à s'inquiéter du souhait du président Nicolas Sarkozy de lancer un débat sur la place de l'islam, en soulignant l'échec de celui sur l'identité nationale.
Gérard Larcher
, le président du Sénat, a, lui, appelé à se méfier
«de pas affaiblir la laïcité dans un débat qui serait mal préparé, mal conduit, pour répondre à des temps d'opportunité politique