Elle est présidente du Front national de la jeunesse, mais trop âgée pour en être adhérente. Elle, c'est Nathalie Pigeot, 38 ans, huit de trop au regard des statuts du FNJ. Si elle a été nommée malgré ce handicap, c'est pour mener une mission d'urgence. Empêcher que l'organisation se fissure. Entre jeunes partisans de Marine Le Pen et soutiens de Bruno Gollnisch, la bataille a été âpre jusqu'au congrès de Tours, mi-janvier. Nathalie Pigeot est là pour désamorcer tout risque d'implosion : «Quand Marine m'a appelée, j'ai été surprise, mais j'ai accepté. Il fallait quelqu'un avec de l'expérience du management pour fédérer très vite.» Le mot d'ordre est clair : «Il n'y a plus de gollnischiens ou de marinistes, il n'y a plus qu'un seul Front de la jeunesse.»
Au premier rang des facteurs de discorde : Internet. «On va enlever tout ce qui est blogs et sites départementaux pour ne faire qu'une seule plateforme au niveau régional.» Le débat interne au sein de la «réacosphère» ne semble plus être à l'ordre du jour.
Mais pour Nathalie Pigeot, le véritable combat, c'est celui de la ligne du Front national de la jeunesse : «Les jeunes sont toujours plus réactionnaires. On est plus à droite que le FN, on doit se démarquer de Marine.» En adoptant un ton volontairement plus dur que celui de la nouvelle présidente, le FNJ veut aller chercher les électeurs qui ne se reconnaissent plus dans le discours frontiste d'aujourd'hui. Et pour cela, l