«La diplomatie française est en crise. Preuve du profond malaise qui s'est emparé des esprits, les diplomates s'affrontent depuis quelques jours par tribunes interposées. Dans Le Monde, le groupe Marly remet en cause l'ensemble de la politique étrangère suivie depuis 2007. Il réclame le retour au positionnement diplomatique traditionnel de la France. Dans Le Figaro, le groupe Rostand lui répond en prenant la défense du bilan et des grandes orientations du chef de l'Etat en matière internationale.
«Ces prises de position partisanes, en attaque ou en défense du Président, ne disent rien des deux véritables problèmes à l'origine de la crise actuelle. Le premier est conjoncturel. C'est une erreur dans le choix du titulaire du Quai d'Orsay. Ayons l'honnêteté de reconnaître que si notre ministre des Affaires étrangères, dont la vision du monde est dominée par les questions d'ordre, n'avait pas proposé à Ben Ali la coopération policière de la France ni passé ses vacances dans une Tunisie en pleine révolution, notre diplomatie ne connaîtrait pas le feu de critiques dont elle est actuellement l'objet. Après tout, nos voisins européens, qui dans le passé ont développé le même type de relations que nous avec le monde arabe, ne voient pas leur politique étrangère ainsi chahutée.
«Il apparaît que le Chef de l'Etat a pris la difficile décision de se séparer de Mme Alliot-Marie. C'était inévitable tant la voix de la France était devenue inaudible. Mais attention au choix de