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Nicolas Sarkozy: «Avec François Fillon, nous avons décidé de réorganiser les ministères»

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Nicolas Sarkozy, ce dimanche, à la télévision. (© AFP -)
publié le 27 février 2011 à 19h46
(mis à jour le 27 février 2011 à 21h21)
Tenter de reprendre les manettes à l’international comme sur le plan intérieur. Dans une allocution télévisée - peu habituelle de la part de Nicolas Sarkozy, vœux exceptés - le président de la République a présenté en personne les changements de portefeuilles au sein de son équipe.
Une annonce habillée d’un point rapide, à peine cinq minutes, sur l’«immense bouleversement» qui secoue le monde arabe. Attaqué sur la série de bourdes de sa ministre des Affaires étrangères, contrainte de démissionner dans l’après-midi, et pour les errements de sa politique étrangère, Sarkozy, qui a loupé le coche des révolutions tunisienne et égyptienne, a beau jeu ce soir, d’appeler à «ne pas avoir peur» de «ce changement historique».
Il en a profité pour suggérer la relance de son projet d’Union pour la Méditerranée, et plaider pour une gestion commune à l’UE de la crise libyenne. Surtout, il a mis en garde contre «les flux migratoires» qui pourraient être «incontrôlables». Avertissement cher aux oreilles de l’électeur de droite et d’extrême droite, à trois semaines du premier tour des élections cantonales.

«Un immense boulerversement»

«Mes chers compatriotes, à peine la plus grave crise économique et financière depuis la Deuxième Guerre mondiale semble-t-elle s'estomper, à peine l'Europe a-t-elle dominé la crise de l'euro que, de l'autre côté de la Méditerranée, se produit un immense bouleversement. Certains peuples arabes prennent leur destin en main, renversant des régimes qui après avoir été au temps de la décolonisation, les instruments de leur émancipation, avaient fini par devenir ceux de leur servitude.

«Ces régimes, tous les Etats occidentaux et tous les gouvernements français qui se sont succédé depuis la fin des colonies ont entretenu avec eux des relations économiques, diplomatiques et politiques, malgré leur caractère autoritaire parce qu'ils apparaissaient aux yeux de tous comme des remparts contre l'extrémisme religieux, le fondamentalisme et le terrorisme.

«Mais voici qu'à l'initiative des peuples, s'esquisse une autre voie. En opposant la démocratie et la liberté à toutes les formes de dictature, ces révolutions arabes ouvrent une ère nouvelle dans nos relations avec ces pays dont nous sommes si proches par l'histoire et par la géographie. Ce changement est historique, nous ne devons pas en avoir peur. Il porte en lui une formidable espérance car il s'est accompli au nom des valeurs qui nous sont les plus chères, celles des droits de l'homme et de la démocratie

«Pour la première fois dans l'histoire, elles peuvent triompher sur toutes les