C'était le 18 janvier à l'Assemblée. La veille avait eu lieu l'enterrement des deux jeunes Français tués après leur enlèvement au Niger. Yves Durand, député socialiste du Nord, pose au Premier ministre une question d'actualité. Alain Juppé se lève dans un hémicycle subitement silencieux et répond. Le ministre de la Défense commence par dire qu'il comprend «l'indignation des familles» et «la révolte de leurs amis qui [lui] ont demandé de démissionner». Puis il raconte les faits, l'état de l'enquête, revient sur le processus de décision qui a conduit dans la nuit du 7 au 8 janvier à lancer une opération militaire contre les ravisseurs. «Le président de la République a pris cette décision en accord avec le Premier ministre et avec moi-même. Nous avons, je crois, fait notre devoir», conclut-il. Les députés applaudissent, y compris sur les bancs socialistes. «C'est le seul à tenir un discours d'homme d'Etat», reconnaît, bluffé, un élu d'opposition à la sortie de l'Assemblée.
Vice-Premier ministre. En faisant hier appel à Juppé pour le ministère des Affaires étrangères, Nicolas Sarkozy conforte l'ancien chef du gouvernement dans ce rôle de vice-Premier ministre qui était déjà plus ou moins le sien depuis son retour au gouvernement, le 14 novembre. A 65 ans, celui dont Jacques Chirac a dit «il est le meilleur d'entre nous» retrouve un poste qu'il avait occupé de 1993 à 1995, avant d'être appelé à Matignon. Et où il a lais