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Analyse

Nicolas Sarkozy à l’heure du doute

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La stratégie erratique du Président suscite de plus en plus de critiques dans la majorité.
publié le 28 février 2011 à 0h00

Et si ce n’était pas lui pour 2012 ? La majorité présidentielle est au bord de l’insurrection. Ni l’allocution télévisée d’hier soir ni le colmatage gouvernemental opéré sous la contrainte ne vont l’apaiser. Plus Nicolas Sarkozy cherche à rassurer, plus il est anxiogène. Tant de fois entendu, ce grand numéro de dramatisation sur la situation internationale et le spectre d’une immigration massive ne trompe pas les Français, encore moins ses propres amis : il n’est qu’un prétexte pour habiller un nouveau remaniement et masquer une profonde crise de régime.

Snipers. Depuis plusieurs semaines, la question de la capacité du chef de l'Etat à conduire son camp à la victoire présidentielle n'est plus taboue dans les rangs de l'UMP. Sans même parler de l'ennemi de l'intérieur, Dominique de Villepin, les snipers au tir précis (Jean-Pierre Raffarin, Patrick Devedjian…) sont partout. Aguerris aux coups tordus, les centristes se disputent la meilleure embuscade. Et des ambitieux, comme le secrétaire général de l'UMP, Jean-François Copé, misent sur une défaite en 2012 pour mieux jouer leur carte personnelle en 2017.

Au-delà de ces improbables petits calculs, ce sont des bataillons de sans-grades, parlementaires ou élus locaux, qui tremblent pour leurs mandats. Révoltés par l’incapacité du chef de l’Etat à fixer un cap politique lisible pour le pays, tétanisés par son impopularité incurable, ils se cherchent un chef. Un vrai. Ce sont eux, déjà, qui s’étaient mutinés voilà tr