Que pensez-vous du remplacement de MAM par Alain Juppé au Quai d’Orsay?
L'idée de placer Juppé à ce poste était la meilleure possible. D'ailleurs, depuis son ministère de la Défense, on constatait qu'il parlait de plus en plus de politique étrangère et sur la Libye, il a exprimé, la semaine dernière, une position qui a fait du bien à tout le monde [l'ex-Premier ministre avait souhaité «de tout cœur que Kadhafi vive ses derniers moments de chef d'Etat», ndlr]. Et il fallait que la diplomatie française soit relancée.
Sur ce point, l’allocution de Nicolas Sarkozy, sur les révoltes arabes, vous a-t-elle rassurée?
Sur le fond, nous ne pouvons que souscrire à la relance de l’Union pour la Méditerranée. Nous plaidons pour ce rapport de coopération entre le nord et le sud de la Méditerranée (UPM) qui est et doit rester un creuset d’échanges. Il y a deux façons de voir ces rapports: soit imaginer que l’on peut fermer les vannes et laisser le sud de la Méditerranée en ébullition sans qu’il y ait d’impact sur le nord, ce qui est impossible à mon sens, soit mener une politique commune à l’Union européenne vers l’Afrique du Nord en matière de coopération, d’aide au développement et à la formation. On aurait pu mettre en avant l’UPM plus tôt comme réponse à ces changements de régimes, c’était le bon message à adresser.
Lors du remaniement de novembre, les centristes et les radicaux - qui souhaitaient une nomination de Jean-Louis Borloo à Mat