Chronique d’une débandade annoncée. Un peu partout en France, des candidats UMP aux élections cantonales mesurent, effarés, l’ampleur du désamour qui frappe Nicolas Sarkozy et, avec lui, l’ensemble de la droite française. Après la débâcle des régionales en 2010, une nouvelle défaite aux scrutins des 20 et 27 mars est d’ores et déjà actée. Mais où s’arrêtera ce chemin de croix électoral ? Ne faudra-t-il pas songer à un autre candidat, un Juppé ou un Fillon, capable d’incarner la rupture avec cinq ans de sarkozysme ?
Pour ce député UMP, en campagne dans un canton du Grand Ouest, la question est sérieusement - mais anonymement - posée : «Tous les jours, je rencontre des électeurs qui ont voté Sarkozy en 2007 et qui me disent qu'on ne les y reprendra plus. Certains promettent d'aller chez Marine Le Pen, d'autres proclament qu'ils choisiront DSK, c'est assez effrayant !» Un spectre hante la garde rapprochée du chef de l'Etat, celui d'un nouvel «appel des 43». Geste fondateur du chiraquisme, cet appel avait été lancé quelques semaines avant le scrutin de 1974 qui vit la victoire de Valéry Giscard d'Estaing. Conduits par Jacques Chirac, les 43 élus gaullistes s'étaient prononcés pour VGE, contre le candidat naturel de leur camp, Jacques Chaban-Delmas.
Cette vieille histoire a marqué la droite, au même titre que la dissidence d’Edouard Balladur en 1995.
Personne ne peut exclure qu’au début de l’année 2012, quelques dizaines d’élus UMP ne fassent paraître dans la presse un appe