Claude Guéant voulait voir. Entendait mesurer la «vague d'immigration» qui, d'après le FN et certains syndicats policiers, s'apprête à déferler sur la France après l'Italie. Donc le nouveau ministre de l'Intérieur et de l'Immigration est venu vendredi à Menton et à Nice, le département des Alpes-Maritimes étant le premier concerné. Il a vu et il est sans doute reparti rassuré. Pas de raz-de-marée en vue.
En gare de Menton, un train s'est arrêté devant lui. Les portes se sont ouvertes et aucune vague n'est descendue. Policiers et douaniers, qui venaient de le contrôler, n'ont trouvé aucune personne en situation irrégulière. «Nous ne sommes pas en face d'un raz-de-marée», confirme le ministre. Des policiers et des gendarmes lui ont seulement confié dans la matinée qu'ils sentaient une «poussée» s'esquisser. Les fonctionnaires de la police de l'air aux frontières (PAF) dans les Alpes-Maritimes sont «soumis à une grande pression et sont réellement submergés par l'afflux de clandestins», estime pourtant Yannick Danio, du syndicat Unité SGP Police FO, majoritaire chez les gardiens de la paix. «Ils contrôlent, interpellent et mettent à disposition de la justice de nombreux étrangers en situation irrégulière, mais ont le sentiment de vider un océan à la petite cuillère.»
Zèle. Des sources chargées du contrôle de l'immigration au ministère de l'Intérieur évaluent officieusement «à 15 000 le nombre de personnes susceptibl