Tandis que Nicolas Sarkozy célèbre «l'héritage chrétien» et s'emporte contre les prières de rue, Marine Le Pen enregistre, dans tous les sondages, une progression spectaculaire. C'est un fait, incontestable. Même s'il est hasardeux d'y déceler une relation de cause à effet.
A deux semaines des élections cantonales, jamais la majorité n'a eu le moral aussi bas. A l'évidence, la dynamique est du côté de l'extrême droite et très rares sont ceux qui continuent de croire que le génie du candidat Sarkozy fera des miracles en 2012. «On est tous très inquiets», reconnaît un dirigeant UMP.
Que faire ? En rajouter sur l’identité nationale et les flux migratoires ? Ou renoncer à occuper coûte que coûte le terrain de jeu de l’extrême droite ? Sur cette question, les stratèges de l’UMP sont divisés. Et le sondage du week-end ne fera qu’exacerber une bataille interne qui se joue jusque dans l’entourage du chef de l’Etat, entre les deux conseillers Henri Guaino et Patrick Buisson.
Pari. Le plus écouté est manifestement le second, ancien journaliste de Minute. Tout se passe comme s'il avait convaincu le chef de l'Etat que la France étant à droite, il fallait lui parler des sujets qui l'intéressent : l'islam, l'immigration ou encore le christianisme. Sur tous ces sujets, l'Elysée fait le pari que la gauche, chroniquement mal à l'aise, ne manquera pas de se diviser et de se disqualifier elle-même. De sorte qu'en 2012 comme en 2002, le deuxième tour se