Coup de tonnerre à un an et un mois de la présidentielle de 2012 : un sondage réalisé par Harris Interactive pour le Parisien-Dimanche place Marine Le Pen en tête au premier tour. La présidente du Front national devancerait Martine Aubry et Nicolas Sarkozy. Un tel scénario, qui laisserait au second tour le choix entre la réédition du 21 avril 2002 ou un 21 avril à l'envers, est-il vraisemblable ?
Hier, les politiques de droite et de gauche balançaient entre le déni - tel Jean-Luc Mélenchon dénonçant «une guignolisation de la politique, absolument invraisemblable» - et l'inquiétude - le PS Jean-Marc Ayrault y voit «un coup de semonce» qu'il ne faudrait pas «prendre à la légère». Quant à Marine Le Pen, qui ne rate pas une occasion de suggérer le recours à «la marine nationale» pour rejeter à la mer les immigrés clandestins, elle la joue (faussement) modeste. «Je fais de la politique depuis trop longtemps pour me laisser griser par un sondage, explique la présidente du FN. Je constate simplement que je suis dans un mouchoir de poche avec Martine Aubry.»
Cette enquête pose plusieurs questions. De méthode d’abord. Les sondeurs ne jouent-ils pas avec le feu en utilisant le Net sur une personnalité arrivée récemment sur le devant de la scène ? De fond également : si montée de Marine Le Pen il y a, comment l’interpréter ? Vague de fond ou poussée passagère ?
Que dit le sondage Louis Harris Interactive ?
Réal