L'affaire est entendue : un sondage qui place Marine Le Pen en tête à l'issue du premier tour dans les intentions de vote pour 2012 ne peut être qu'une manipulation. Peu importe que la commission des sondages n'ait rien trouvé à redire sur la méthodologie de l'enquête de Harris Interactive (1) pour le Parisien, qui crédite Marine Le Pen de 23% d'intentions de vote, devant Martine Aubry et Nicolas Sarkozy à 21%. Pour Ségolène Royal, «les sondages font partie d'une manipulation de l'opinion». Et Jean-Luc Mélenchon n'y voit qu'une «opération de pipeau purement commerciale».
La principale critique faite à ce sondage (Libération d'hier) était de ne tester que le cas de figure où Aubry porterait les couleurs socialistes. Le Parisien et Harris Interactive ont donc décidé de tester aussi les hypothèses Strauss-Kahn et Hollande. Les résultats de ce nouveau sondage (2) à paraître aujourd'hui sont sans appel : dans les deux cas, Marine Le Pen arrive en tête (24%). Sarkozy est à 21%, il serait devancé par DSK à 23%, mais arriverait devant Hollande à 20%.
Avant d'avoir connaissance de ce nouveau sondage, on tentait à droite de calmer le vent de panique en déclinant les «éléments de langage» concoctés à l'Elysée. On expliquait d'abord que le sondage était forcément «biaisé». François Fillon est descendu dans l'arène en expliquant qu'il n'avait «pas besoin d'un sondage par ailleurs douteux pour savoir que la présidentielle de