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Libération
Récit

Sarkozy déchu sur l’immigration

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Sous la pression des députés centristes, le gouvernement a reculé, hier, sur le retrait de la nationalité. Et irrité l’aile dure de l’UMP.
publié le 9 mars 2011 à 0h00

Qu'il est doux, le printemps centriste. Dans les couloirs de l'Assemblée nationale, les amis de Jean-Louis Borloo ont sorti leurs sourires des grands jours. Ils ont fait reculer Nicolas Sarkozy. La «droite sociale et modérée» a triomphé de la «droite dure», expliquent-ils à qui veut l'entendre.

Ce mardi matin, lors de la réunion hebdomadaire des députés UMP, le Premier ministre, François Fillon, a confirmé que le gouvernement renonçait à légiférer sur la déchéance de la nationalité à l’occasion de l’examen du projet de loi sur l’immigration. Mesure phare du discours de Grenoble, coup d’envoi du virage sécuritaire en juillet, la déchéance visait les personnes devenues françaises depuis moins de dix ans qui se seraient rendues coupables de crime à l’encontre de personnes dépositaires de l’autorité de l’Etat.

«Calmement». Largement dénoncée en raison de son caractère aussi démagogique qu'inefficace, cette mesure avait déjà été rejetée par la majorité des sénateurs. Et l'Assemblée menaçait d'en faire autant, puisqu'une soixantaine de députés du Nouveau Centre et de l'UMP avaient signé vendredi soir l'amendement de suppression. Pour l'ex-ministre de l'Ecologie, promoteur de la «confédération des centres», ce recul a valeur de démonstration : «Dès lors que les modérés s'organisent, on voit qu'ils peuvent faire. Cette disposition sur la déchéance n'avait rien à faire dans un projet de loi sur l'immigration. Calmement, tranquillement, nous avons