Le département : on ne parle que de ça à Mayotte, confetti français de l'océan Indien. Le 31 mars, lorsque les dix-neuf conseillers généraux se réuniront pour élire leur nouveau président, après les cantonales des 20 et 27 mars, l'île, qui était depuis dix ans régie par un statut hybride de «collectivité départementale d'outre-mer», deviendra très officiellement le 101e département français - le 5e ultramarin. Mais ses innombrables particularismes ne disparaîtront pas du jour au lendemain.
Agapes. Le seul quotidien de l'île, Albalad, égrène au fil de ses éditions les jours qui restent avant la consécration. A la une, sur fond bleu-blanc-rouge, les profils de Younoussa Bamana et Zéna M'Dere, deux figures historiques du combat pour une «Mayotte française», observent le décompte. Sur les panneaux publicitaires, qui se sont multipliés ces dernières années, fleurissent des slogans qui flattent le choix des Mahorais. Les entreprises, qui ont bien compris que soutenir «la cause» est bon pour les affaires, proposent des loteries avec 101 cadeaux à gagner. Comme en 2009, lorsque les électeurs avaient voté à 95% en faveur du département, on se prépare à faire la fête partout dans l'île. En dépit du marasme financier (son déficit frise les 40 millions d'euros), le conseil général prévoit des festivités jusqu'à la fin de l'année. «C'est normal, c'est l'aboutissement de notre combat vieux de cinquante ans», se réjouit Fatima, une mi