Le sondage donnant Marine Le Pen en tête au premier tour continue de faire des vagues : «Les politiques de tous bords ont essayé de relativiser, pour ne pas effrayer l'opinion», relève un quinquagénaire. «Elle est très maligne, note une électrice de Bayrou, elle ne l'a pas ramené, elle a parlé d'une montée progressive des mécontentements.»
«Mais est-ce que les sondages sont bien faits ?» s'interroge une femme.«Le chiffre annoncé ne serait pas tout à fait exact, a compris une employée, même si le résultat est qu'il y a bien une montée en flèche du FN !»«Elle démarre très fort, souligne un électeur de Sarkozy, et la conjoncture internationale risque de la pousser encore plus en avant.»«Je n'ai pas été étonnée du tout, confirme une femme au foyer, les Français en ont marre, peut-être qu'ils veulent autre chose.»«On a essayé la droite, la gauche, c'est un échec lamentable, souffle un électeur de Le Pen, Marine a des idées novatrices, pourquoi ne pas les essayer ?» «Il y a une telle rupture entre le monde politique et nous, que quand une personne semble s'intéresser à nos problèmes, ça éveille de l'intérêt», remarque une électrice de Bayrou.
Le Pen a réussi son entrée dans la précampagne et nul ne semble étonné de cette «poussée de fièvre» de l'opinion. Le sentiment d'une montée inexorable de sa popularité s'est installé. Jouant de sa capacité à séduire, elle a su s'