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Analyse

Les Sages infligent une correction à Nicolas Sarkozy

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Alors que la droite modérée hausse le ton pour dénoncer la surenchère avec le FN, le Conseil constitutionnel a sévèrement censuré la dernière loi sécuritaire, Loppsi 2.
L'entrée du Conseil constitutionnel à Paris. (AFP Pierre Boussel)
publié le 12 mars 2011 à 0h00

Quand ça ne veut pas… Ce début d’année tourne au cauchemar pour Nicolas Sarkozy. Des sondages catastrophiques, une majorité déprimée et maintenant, un Conseil constitutionnel qui l’humilie en censurant lourdement sa dernière loi sur la sécurité (Loppsi 2). Pour le chef de l’Etat, c’est un nouveau coup d’arrêt au tournant sécuritaire amorcé avec force rodomontades dans son discours de Grenoble, le 30 juillet 2010.

Rendue publique jeudi soir, la décision des Sages de la rue de Montpensier intervient deux jours après la fronde de la droite modérée - regroupée autour de Jean-Louis Borloo - contre le projet d'extension des possibilités de déchéance de la nationalité. Pour de nombreux élus UMP, la censure de la Loppsi 2 ne fait que confirmer une dérive de l'exécutif qu'ils dénoncent depuis plusieurs mois. «Je suis très opposé au durcissement du langage de ma famille politique. Il faut arrêter de grimper au rideau au moindre fait divers et de promettre des textes que l'on ne pourra pas faire voter», assure un ministre écouté par le chef de l'Etat. Avec d'autres de ses collègues, il souhaite «amener Nicolas Sarkozy vers une autorité moins tribunicienne mais plus technicienne. Avec à la clé des résultats pour que nous retrouvions de la crédibilité». C'est loin d'être gagné pour cette frange de la majorité qui explique que «l'on ne peut pas se mettre dans les pas du FN comme on enfile ses charentaises». La bataille qui fait rage à l'Elysée, entre les tenants