L'heure est si grave que l'Assemblée nationale, sidérée, a délaissé les jeux de rôle qui animent la séance hebdomadaire de questions au gouvernement. Hier, l'hémicycle a vécu un moment rare d'union sacrée. Après avoir, à l'invitation de leur président, Bernard Accoyer, observé une minute de silence pour «assurer de notre entière solidarité le peuple japonais», les députés ont, pendant une bonne demi-heure, oublié les anathèmes et procès d'intention.
On a ainsi vu le communiste Daniel Paul se faire applaudir par les députés UMP en réclamant, «loin des polémiques politiciennes», une plus grande transparence dans l'information sur les centrales nucléaires. Mêmes acclamations pour le président du groupe socialiste Jean-Marc Ayrault invitant tous ses collègues à «éviter toute polémique sur un sujet qui alimente les inquiétudes de l'ensemble des nations». Le chef de file des députés PS a été particulièrement applaudi quand il a rappelé que «depuis soixante ans, les majorités successives ont fait le choix du nucléaire».
Et quand François Fillon, dans sa réponse, a conclu que «la catastrophe de Fukushima nous rappelle à l'exigence d'une gestion toujours plus professionnelle de nos risques industriels et à celle d'une totale transparence dans leur gestion, mais elle nous rappelle aussi à une solidarité humaine qui transcende les frontières», il a eu droit à une ovation sur tous les bancs de l'hémicycle. Ou presque. Seuls les quatre élus vert