Le costume est impeccable. Le sourire ne le quitte pas. Lèvres plissées, presque ému, Jean-Luc Mélenchon embrasse de loin les connaissances présentes parmi les 500 personnes assises ce lundi soir à l'espace Liberté de Massy (Essonne). Il est fier. «Je connais proportionnellement autant de monde dans la salle qu'à la tribune. C'est rare», sourit le coprésident du Parti de gauche (PG). «Il est ici chez lui», lui lance sa camarade de trente ans, Marie-Pierre Oprandi, conseillère générale sortante dans le canton de Massy-Ouest. Le même qu'occupait Mélenchon de 1985 à 1992 puis de 1998 à 2004.
L'ancien PS a lancé sa carrière politique ici : comme directeur de cabinet de l'ex-maire de Massy, comme conseiller municipal puis conseiller général et sénateur. Mais, ce soir-là, l'enjeu n'est pas seulement cantonal. Il est aussi personnel. D'abord parce que, dimanche, le PS et Europe Ecologie - les Verts (EELV) présentent un ticket commun dès le premier tour face à sa protégée. «Cette alliance n'est pas correcte, critique Oprandi. On a été des partenaires loyaux de la majorité. Chacun aurait pu y aller avec son candidat au premier tour. A la loyale.»«Qu'avons-nous fait pour qu'ils se coalisent contre nous comme on le fait d'habitude contre le FN ? Tout ceci aura des conséquences», menace Mélenchon. «Ce n'est pas un accord sur leur dos», se défend Guy Bonneau, le candidat EELV.
L'affrontement est indirect. Symbolique : hier, Cécile Duflo