Immigration, islam, Front national et élections cantonales : la droite joue avec le feu. Et bascule dans un périlleux numéro d’équilibriste. A trois jours du renouvellement de la moitié des conseillers généraux, elle veut montrer qu’elle a bien compris le message des 20% de Français qui se disent prêts à voter Marine Le Pen. Mais elle tente aussi, dans le même temps, de convaincre les musulmans de France qu’ils n’ont absolument rien à craindre puisqu’au fond, le gouvernement n’a pas d’autre ambition que de rendre possible la construction d’un «islam de France».
Hier matin, sur Europe 1, le ministre de l'Intérieur, Claude Guéant, a fait sensation en déclarant qu'«à force d'immigration incontrôlée, les Français ont parfois le sentiment de ne plus être chez eux». Une affirmation que Marine Le Pen s'est empressée de saluer en assurant que l'ancien bras droit du chef de l'Etat, «touché par la grâce», mériterait d'être promu «adhérent d'honneur du FN». Mardi, dans le Monde, le même Claude Guéant avait tenu à rassurer les musulmans en expliquant qu'il n'était plus question d'interdire les prêches en arabe. Mercredi soir, le ministre de l'Intérieur recevait place Beauvau les représentants du Conseil français du culte musulman (CFCM). Il leur a exprimé sa volonté «de veiller au bon déroulement» du débat sur la laïcité, organisé par l'UMP le 5 avril.
«Arnaque politique». A l'issue de cette rencontre, le CFCM a précisé qu'il <