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Libération

La nouvelle donne politique

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publié le 18 mars 2011 à 0h00

La précampagne présidentielle vient de s'achever, la campagne proprement dite commence. Elle sera aux antipodes de ce qui précédait. Le débat était avant tout politicien, désormais il sera ultrapolitique. Les discussions portaient depuis un an sur la figure et le nom de ceux et celles qui incarneront les différentes familles politiques. Cette phase-là est pratiquement réglée. Les trois trotskistes de service rempliront leurs fonctions. Jean-Luc Mélenchon représentera le courant postcommuniste, Dominique Strauss-Kahn finira par être largement adoubé par les sociodémocrates, François Bayrou incarnera un centre malheureux, Nicolas Sarkozy représentera la majorité présidentielle en veillant manu militari à ce que d'autres candidats du centre ou des néogaullistes ne viennent pas lui disputer les quelques plumes qui lui restent. Marine Le Pen trônera sur une extrême droite dilatée par l'hydrogène populiste. Les préliminaires s'achèvent, comme toujours agaçants et futiles. La campagne va pouvoir débuter. Elle sera à la fois âpre et dramatique puisqu'elle se déroulera sous le signe d'une accumulation de crises sans précédent.

C’est le facteur nouveau, le facteur majeur qui va déterminer et colorer l’élection présidentielle de 2012. Il imposera une nouvelle donne : la campagne tout entière aura lieu sous le signe des crises. On en dénombre quatre : la crise nucléaire bien entendu qui va bouleverser, qui bouleverse déjà le débat sur l’environnement. Le Tchernobyl japonais va i