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Libération

A la barre du Quai d’Orsay, Alain Juppé réussit un beau coup diplomatique

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Le ministre français des Affaires étrangères est rentré à Paris vendredi auréolé de son succès au Conseil de sécurité des Nations unies.
publié le 19 mars 2011 à 0h00

«Kouchnérisé», Alain Juppé ? Allons donc… Trois semaines à peine après son retour au Quai d’Orsay, le voilà qui redonne visibilité et crédit à une diplomatie française plus que moribonde. Comme le ministère qu’il incarne, Alain Juppé a lui aussi une place et un rang à défendre. C’est là toute la singularité de ce bel animal éclopé de la politique française. Son passé politique comme son exposition actuelle au sein du gouvernement sont tels que tout échec lui est prohibé.

Jeudi après-midi, au siège des Nations unies à New York, il est sorti de sa voiture avec une simple pochette rouge sous le bras. Dedans, les quelques lignes de son discours destiné aux membres du Conseil de sécurité pour tenter d’emporter la décision ouvrant la voie à des frappes aériennes en Libye. Ce texte - signé Juppé - a été soumis peu avant sa lecture à Nicolas Sarkozy. En direct. Sans le filtre des sherpas de la cellule diplomatique élyséenne ou du secrétariat général du Château. Avec la mission française de l’ONU, il avait personnellement supervisé les contacts auprès des pays membres du Conseil de sécurité réticents à voter la résolution présentée par la France. C’est lui qui a obtenu l’abstention décisive de la Chine et de la Russie, deux des membres permanents. Une fois la certitude acquise que l’obstacle des grandes puissances hostiles au recours à la force était surmonté, Alain Juppé a décidé d’aller lui-même défendre la résolution.

Dirigeant français connu et respecté sur la scène internationale,